Résumé
Les noms propres ont-ils un sens ? Qu’est-ce qu’un énoncé d’identité ? En montrant que ces questions sont solidaires, et en proposant sa distinction entre le sens et la référence, Frege a soulevé des problèmes qui sont au centre de la philosophie analytique du langage et que ce livre aborde à travers une confrontation entre la « théorie classique » de la référence et la « nouvelle » théorie de la référence proposée par Kripke dans Naming and Necessity (La Logique des noms propres). On essaye d’y montrer que, quels que soient les avantages de cette théorie face à la conception fregéenne, la voie reste ouverte à une sémantique « néo-fregéenne » des termes singuliers et du langage naturel. Mais c’est aussi, par l’intermédiaire d’une étude sur les présupposés « essentialistes » de la théorie de la référence de Kriple, à une analyse des fondements philosophiques de la sémantique formelle que conduit cette enquête.
- - - - - - - - - -
L’auteur
Pascal ENGEL, né en 1954, ancien élève de l’ENS rue d’Ulm, agrégé de philosophie, est maître de conférences de philosophie à l’Université des Sciences Sociales de Grenoble. Il a publié divers articles sur des problèmes de philosophie du langage, de philosophie de la logique et sur les théories contemporaines de l’esprit.
- - - - - - - - - -
Sommaire Avant-propos
Introduction
La notion de nom propre chez Frege Sujet, prédicat, argument et fonction
Difficultés d’un critère « ontologique » du nom propre
Noms propres « authentiques » et « pseudo-noms propres »
Quatre critères logiques pour les noms propres
Le sens d’un nom propre La possibilité d’une « sémantique » chez Frege
Contenu, sens et référence
Principes de l’analyse sémantique selon Frege
Sens et « valeur de connaissance »
Le sens et la dénotation comme entités
Deux notions de dénotation chez Frege
Deux notions de sens
Le sens d’un nom propre n’est pas un « concept individuel »
Le sens d’un nom propre n’est pas une « description définie »
Le sens d’un nom propre est sa possibilité de dénotation
Désignation rigide Principes de la critique de Kripke
Structure générale de l’argument de Kripke
L’argument modal et les désignateurs rigides
Nécessité « épistémique » et nécessité « métaphysique »
L’argument pragmatique et la théorie des « familles de descriptions »
Noms d’espèces naturelles et théorie causale de la référence
Mondes possibles et essences individuelles Noms propres et essences
La logique modale quantifiée et la critique de Quine
Quantification
de re et désignation rigide
Logique modale et « sémantique des mondes possibles »
L’identification des individus à travers les mondes possibles
Essentialisme minimal en logique modale
Identité et nécessité Le problème de la nécessité des identiques
Différents sens de la nécessité des identiques
Les propriétés essentielles « fortes »
La théorie de la référence directe n’entraîne pas l’essentialisme
Identité et individuation
Nécessité et espèces naturelles
Essences réelles et essences nominales
Essentialisme modeste
Noms propres et référence pure Les noms propres en langage naturel : sémantique et pragmatique
Désignateurs rigides et portées russelliennes
Noms propres et démonstratifs
La rigidité des noms et la distinction référentiel/attributif
Noms propres et contextes d’attitudes propositionnelles
La théorie descriptive nominale du sens des noms propres
Vérité et référence Langage naturel et sémantique formelle
Le programme sémantique de Davidson
Théories de la vérité et compréhension du langage
Théorie de la vérité et interprétation radicale
La théorie « modeste » du sens des noms propres
Référence sans causalité
Esquisse d’une conception extensionnelle des modalités
Conclusion
Liste des symboles logiques utilisés
Références