Collection « ÆSTHETICA » © éditions Rue d’Ulm – *musée du quai Branly
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Résumé À quelles conditions un objet inanimé peut-il, dans l’espace de la mémoire sociale, penser, prendre la parole ou répondre à un regard ? En apparence, l’objet semble agir comme l’être humain qu’il remplace. Poursuivant le travail amorcé dans
Le Principe de la chimère, les recherches ici réunies montrent que, lorsqu’un lien de croyance s’établit, l’objet-personne agit en fait de manière bien plus complexe. Sous forme de jouet, de statuette rituelle, de monument funéraire ou d’œuvre d’art, cet
être animé par la pensée est plus proche d’un cristal que d’un miroir.
Dans le primitivisme moderne, il faut toujours qu’un objet soit une œuvre. Carlo Severi fait le choix inverse de considérer, d’une part, la production d’images comme un fait d’espèce, inséparable de l’exercice de la pensée (et donc universelle) et, d’autre part, « le jeu de l’art occidental » comme l’un des jeux possibles, et non le seul, que l’on peut risquer avec l’image. Pour développer cette hypothèse, il étudie trois types d’espace : abstrait, chimérique et gouverné par les lois de la perspective.
Au sein d’une même culture, et dans toute culture, cohabitent plusieurs niveaux ontologiques, liés à l’exercice d’une pensée par l’image. L’anthropologie de la mémoire telle que la construit Carlo Severi conduit à une
anthropologie générale des formes d’exercice de la pensée.
91 illustrations noir et blanc - - - - - - - - - -
On en parle • L'Homme n° 227-228 - 2018 • Annales. Histoire, Sciences Sociales - 2017/3 • Livre Hebdo n° 1124 - 7 avril 2017 • nonfiction.fr - 30 septembre 2017 - - - - - - - - - -
L’auteur Anthropologue,
Carlo SEVERI est directeur d’études à l’EHESS et directeur de recherche au CNRS. Membre du laboratoire d’anthropologie sociale du Collège de France depuis 1985, il est actuellement associé au Département de la recherche et de l’enseignement du musée du quai Branly.
Il a été
Getty scholar au Getty Institute for the History of Art and the Humanities de Los Angeles en 1994-1995, membre du Wissenschaftskolleg de Berlin en 2002-2003 et
visiting fellow à King’s College (Cambridge) en 2012-2013. En 2016-2017, il a été de nouveau élu
Getty scholar.
Parmi ses livres, largement traduits à l’étranger, on peut citer :
La memoria rituale (La Nuova Italia, 1993),
Naven ou le Donner à voir (avec M. Houseman, CNRS Éditions, 1994) et
Le Principe de la chimère. Une anthropologie de la mémoire (Rue d’Ulm-Musée du quai Branly, 2007, 2012).
Il a également dirigé plusieurs ouvrages collectifs, dont le numéro spécial de
L’Homme consacré à Image et anthropologie (2003) et de
Gradhiva consacré à l’ambiguïté visuelle (
Pièges à voir, pièges à penser, 2011), ainsi que deux numéros des
Cahiers d’anthropologie sociale (n° 5,
Paroles en actes-Anthropologie et pragmatique, avec J. Bonhomme, 2010 et n° 10,
L’Image rituelle, avec C. Fausto, 2014).
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Sommaire Avant-Propos
Remerciements
Introduction
Ch. 1. L’empathie primitiviste
Ch. 2. L’univers des arts de la mémoire
Ch. 3. Autorités sans auteur. Formes de l’autorité dans les traditions orales
Ch. 4. La parole prêtée, ou comment parlent les images
Ch. 5. Être patrocle : rituels et jeux funéraires dans l’Iliade
Ch. 6. Anthropologie de l’art abstrait. Principes d’analyse et enjeux de l’image chez Claude Lévi-Strauss
Ch. 7. L’espace chimérique. Perception et projection dans les actes de regard
Ch. 8. Le semblant de vie. Épistémologie de la perspective occidentale
Conclusion. Des hypothèses irréfutables
Notes
Bibliographie